Le CPCI en 2015, par Thibaud Courvoisier

L’assemblée générale de janvier 2016 a permis de faire le bilan de l’année 2015 en rendant compte de son activité, mais aussi en retraçant les personnes ayant fait vivre le collège.

 

ATELIER

Nous proposons donc des ateliers. Il s’agit d’un temps de témoignage, de réflexions, d’échanges sur nos pratiques et non pas d’échanges de savoirs théoriques : l’idée n’est pas tant d’offrir des réponses, et de dire ce qu’il faut faire, que de réfléchir ensemble sur ce que l’on fait, et partager nos interrogations, nos impasses ou nos difficultés, mais aussi nos réjouissances et nos plaisirs ; finalement créer des espaces d’échange clinique et de réflexions partagées.

Ceci est particulièrement important car il nous semble que les psychologues de la région ont suffisamment de lieux dans lesquels poursuivre leur formation continue (soirée de travail, conférence, etc) quand  ils manquent d’avantage de lieux pour se rencontrer, et pour se rencontrer dans un cadre chaleureux.

  • 18 mars 2015 : « la réhabilitation psycho-sociale : la place du sujet et la place du psychologue »
  • 20 mai 2015 : « coaching, interventions à domicile : air du temps – outil novateurs ? »
  • 4 novembre 2015 : les dispositifs de soins auprès des sportifs, de la relation du sportif à son corps, … avec deux de nos collègues sur leurs pratiques auprès de sportifs et de patients douloureux chroniques. 

 

CONFERENCE

Autre activité, une conférence annuelle, à destination du grand public : nos conférences  visent à donner une meilleure visibilité de notre profession et de ses principes éthiques au public et aux partenaires du champ médico social.

5 mai 2015 : « Pourquoi tant de haine aujourd’hui ? » avec Albert Ciccone

 

COLLABORATION AVEC L’UNIVERSITE

Le CPCI n’a pas été représenté cette année dans le groupe  « praticiens- enseignants », mais l’engagement est pris pour cette nouvelle année, et le CPCI participe de loin en relayant par exemple les appels à candidature pour le forum des métiers : notre association s’est donnée les outils nécessaires  (liste de contacts, site) pour tenir au courant et mobiliser des collègues parfois éloignés de l’information.

 

HAPPY HOURS

 

JOURNEE DES PSYCHOLOGUES

En 2015, la thématique a été

« Démarche de soin, demande d’expertise, quelles complémentarités »

 

 

Je vais parler de la manière dont j’ai ressenti les quelques mutations qui se jouèrent au sein du CPCI durant les 3 années de mon exercice.

Sans doute le terme de mutation est-il un peu fort, peut-être d’ailleurs changeons nous seulement alors qu’il nous faudrait muter. Une mutation est selon le Larousse, dans son acception générale : un changement radical, une conversion, une évolution profonde.

Dans le registre plus spécifique de la génétique, la mutation désigne une apparition brusque, dans tout ou partie des cellules d’un être vivant, d’un changement dans la structure de certains gènes, transmis aux générations suivantes si les gamètes sont affectées.

Je partirai de cette définition qui met davantage l’accent sur ce qui constitue la radicalité du changement, quelque chose qui touche à la structure même de l’objet qui mute, et quelque chose qui à voir avec la question de la transmission.

Cette question de la transmission sans doute est-elle fondamentale, parce qu’elle l’est toujours dès qu’on parle de psychisme et finalement une association c’est bien une association de psychisme, mais aussi, et surtout parce que toute institution est portée par l’esprit de ceux qui la portèrent avant.

Sans aller jusqu’à l’essai d’excavation des mythes fondateur du CPCI, je nous invite tous à faire le constat d’un certain changement dans le mode de gouvernance du CPCI durant ces trois dernières années

En effet, Michèle Mauris, représentait une figure importante du CPCI, par ses idées, par son énergie et sa capacité à donner beaucoup quand ça lui semblait nécessaire. Elle réalisait beaucoup des tâches qui incombaient à chacun, et j’ai pu souvent par une boutade qui l’agaçait fortement, interroger son dévouement… Aussi peut catho qu’elle était (et qu’elle doit toujours être je doute de la convention récente) l’idée qu’elle se sacrifiait ne lui plaisait guère. Pour lui faire justice je dirais simplement qu’elle avait une grande énergie, et que celle-ci partie, il a bien fallu la remplacer.

J’ai en effet annoncé en prenant la présidence que je ne pourrais m’inscrire dans la même lignée, parce que ça n’est pas mon caractère, parce que je n’ai sans doute pas la même énergie…

Alors le changement a commencé, et on a pu observer au sein de notre association une nouvelle répartition des tâches. Mon premier rapport d’activité contenait un terme qui a pu faire rire, celui de « forces vives ».  Une fois Michèle partie, est apparu ce que son investissement nous masquait : une notoire charge de travail qu’il fallait bien se répartir, se répartir pour partager l’effort et continuer, mais se repartir pour re-partir vers de nouveaux horizons. On ne peut penser la motivation et la capacité à se contraindre sans un certain désir qui le porterait…

Sans doute sommes-nous tous un peu fatigués, mais j’y vois plus une marque d’acuité qu’une dépressivité larvée. Je crois que chacun prend la mesure des investissements et que chacun se positionne sincèrement dans sa capacité à les tenir. Les quelques démissions du jour en sont la preuve.

Et le changement s’est poursuivi, Anne a été l’artisan de notre nouvelle communication, car oui on s’est donné aussi le droit de « marketer » le CPCI, ou à tout le moins, de réfléchir à nos outils de communication, et de faire le constat que l’on renvoyait peut être une image qui n’était plus celle que nous souhaitions. Alors le changement s’est poursuivi, est nous sommes devenu un peu moins austères (quoi qu’on ne l’était pas non plus excessivement), et on a pris l’apéro ! De nouvelles personnes nous ont rejoints, Noëlle, qui prend maintenant la succession de Jean-Luc, un poste de trésorerie, qu’on ne peut, je doute, prendre par plaisir, mais par souci de maintenir l’existant. Car si chacun prend un bout d’une tache pas très enviable, la tâche en devient finalement moins dur. Question de répartition d’effort…. de solidarité peut être ?

Changement également dans le souci de s’ouvrir à d’autres approches, de ne pas rester dans un unique référentiel psycho-dynamique, mais rencontrer d’autres formes de pensée, qui, si elles déroutent, et nous bousculent parfois, ont le mérite de nous éviter de rentrer dans un ronflant même et identique.

Si j’avais un désir pour le CPCI, ça serait celui-là : qu’il continue d’être cet espace ou des professionnelles peuvent se rencontrer, quand bien même ils ne partagent pas toujours les mêmes vues, pour échanger, et mieux se comprendre, et d’arrêter de faire à l’autre une gueule que l’on n’aimerait pas que l’on nous fasse !

Je ne sais plus qui a dit un jour que la réputation est la somme des malentendus cumulés sur une personne, mais je crois que c’est éminemment juste, et pas que pour les personnes, mais aussi pour les associations, les approches thérapeutiques, etc…

En ces temps qu’on peut trouver troubles, ou sans doute la figure de l’autre étranger et pourvoyeuses de multiples fantasmes, ou est fort présente la tentation de nous replier plus encore sur nous-même, s’assurant du même coup de ne rien rencontrer qui puisse nous bousculer, en ces temps donc, peut être est-il fondamental de marcher en crabe et de faire des pas de coté !

Il me semble que le CPCI a tout à fait sa place et figure minimalement cet espace d’échange ! Et que cette belle association manquerait très largement au paysage psychologique Grenoblois !

Seulement, et à l’image de bien des états de faits actuels, on ne survivra qu’à muter ! C’est à dire a changer radicalement dans notre structure, et dans quelque chose quoi soit transmit !

Et si beaucoup de gens se sentent mal dans leur peau, parce que ce n’est pas la leur, c’est que la encore il faut muter, pour que le CPCI trouve sa forme, celle dans laquelle un grand nombre pourra se sentir bien.

Thibaud Courvoisier, Président,

le 27 janvier 2016

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