Depuis 2007, le Collège des Psychologues Cliniciens de l’Isère, en association avec le Collège des Psychologues du Centre Hospitalier Alpes Isère, organisent la journée annuelle des psychologues, chaque 3ème vendredi de novembre.
Cette journée, s’organisant autour d’interventions en salle plénière, puis d’échanges en groupes restreints, permet d’aborder des thèmes transversaux dans un cadre de réflexion, de partage d’expériences.
2015 – Démarche de soin, demande d’expertise : quelles possibles complémentarités ? (argument ci-dessous)
2014 – La crise, une désorganisation féconde ?
2013 – Quelle place pour le travail psychique dans les équipes et les institutions ?
2012 – La polyphonie des approches cliniques peut-elle avoir un sens ?
2011 – Incidences des mutations sociétales sur les pratiques des psychologues
2010 – Les soins sous contraintes
2009 – Neurosciences et vie psychique
2008 – Quelles conceptions cliniques ?
2007 – Évolution de la place des psychologues au sein des institutions
C’était en 2015 :
Démarche de soin, demande d’expertise : Quelles possibles complémentarités ?
Évaluations systématiques, bilans standardisés, expertises spécialisées centrées sur une pathologie, s’inscrivent de plus en plus dans nos pratiques. Des terminologies nouvelles : troubles bipolaires, troubles envahissants du développement ou troubles du spectre autistique s’imposent : sont-elles un éclairage novateur ? De quelles significations sont-elles porteuses ? Ces classifications issues du DSM peuvent entraîner une conception réductionniste des pathologies dont souffrent les patients que l’on rencontre. Que disent-elles alors de la signification du symptôme, de la singularité de l’individu ?
Si le diagnostic rassemble, identifie un ensemble de ressentis, de troubles et donne un contour aux difficultés rencontrées, il convient néanmoins d’en interroger l’usage. Ce diagnostic est aujourd’hui plus fréquemment demandé par les patients et leur entourage. Peut-il être quelquefois vécu comme une sanction ? Vient-il clore un questionnement ou confronter à l’angoisse ? Pourrait-il aussi constituer le vecteur d’une réflexion, d’une nouvelle compréhension ? Le temps de la clinique est-il préservé de cette logique évaluative ?
Dans cette démarche d’expertise, dans ce processus d’évaluation, il nous revient peut-être à nous psychologues de faire du(des) diagnostic(s) un support pour le soin et non une fin en soi. Nous interrogerons donc lors de cette journée, les conditions d’une mise en cohérence de l’expertise et de la dynamique de soins psychiques. Et plus encore, plutôt qu’y répondre du côté de normes pré-établies, l’évaluation peut conduire à des questions qui servent une pratique clinique mouvante et dynamique.