Rapport d’activité & Rapport moral
du CPCI pour l’année 2016
Présentés lors de l’Assemblée Générale du 8 février 2017,
à la Maison des Associations à Grenoble
L’année 2016 a été une année de transition pour le CPCI, transition due à mon sens à la nouvelle composition du Conseil d’Administration, une nouvelle dynamique de groupe a donc été mise en œuvre. Parallèlement, et en lien avec cette nouvelle dynamique à trouver et créer, le nombre des activités du CPCI a été moindre cette année. Nous allons donc revenir sur ces différents points plus en détail.
Pour rappel, le Collège des Psychologues Cliniciens de l’Isère se donne pour objets : informer le public et les professionnels de la démarche de soin du psychologue, de ses moyens et de ses méthodes regrouper les psychologues en vue d’échanges et de réflexions sur les pratiques développer les activités et la formation des psychologues, favoriser tous les travaux de recherche relatifs à la psychologie clinique défendre la profession et ses principes éthiques
Rapport d’activité
Le CPCI propose habituellement 4 ateliers de réflexion et d’échanges durant l’année. Cette année, deux ateliers ont eu lieu :
Le premier, le 23 mars 2016, présentait la relaxation psychanalytique, selon la méthode BERGES. Les exposés furent riches. Nous pouvions mettre en parallèle voire en concurrence deux pratiques différentes de la relaxation psychanalytique. Les retours des participants ont été très positifs.
Le second atelier a eu lieu le 27 avril et était plus particulièrement destiné aux étudiants en psychologie. Il fut animé par quatre membres du CPCI de divers horizons et expériences, autour de la relation entre maître de stage et psychologue-stagiaire. La parole a pu circuler librement et spontanément alors que des craintes avaient été exprimées quant au contenu de cet atelier lors de sa préparation en Conseil d’Administration. Que nos «joyeux animateurs » en soient remerciés.
La rentrée de septembre a vu la reprise des Happy Hours du CPCI pour sa deuxième tournée. Une trentaine de collègues s’est réunie autour d’un verre et d’amuse-gueules dans un bar associatif de Grenoble. Le but de cette rencontre est de favoriser les échanges entre collègues de façon informelle et conviviale.
Puis en novembre, notre Journée Annuelle des Psychologues a été à mon sens un réel succès. Nous étions environ 70 participants. Le thème de cette année «travailler ensemble nous tue, nous séparer est mortel » développait l’idée de la nécessité de travailler entre collègues, comment, dans quelles instances et à quelles conditions. Mais quid de la rivalité ? L’introduction par Ludovic Gadeau, psychologue, docteur en psychologie et professeur à la fac de Grenoble nous a permis dès les premières heures de la journée de nous fédérer autour des problématiques spécifiques des psychologues, à savoir, le manque de postes alors que le nombre de diplômés est trop important, et l’incapacité ou la difficulté certaine des psychologues à se rassembler pour œuvrer dans le concret à l’exercice de leur métier. Qu’allons-nous faire de ces réflexions, de cette dynamique groupale que nous avons pu ressentir lors de la Journée ? La présence de nos joyeux clowns, «les Noodles » fut un moment de rires partagés … et une façon de prendre de la distance par rapport à notre métier, aux termes que nous employons qui peuvent sembler quelquefois des gargarismes intellectuels pour qui n’est pas de notre clan. Les retours de la Journée ont été également positifs.
Mais le CPCI, c’est également un réseau, une façon de faire du lien entre collègues via le site Internet et la boite mail.
Nos remerciements s’adressent aux relookeurs de notre site web. Une nouvelle dynamique est insufflée en souhaitant intégrer sur le site les actes de la Journée Annuelle. Pour ma part, j’aimerais que l’on puisse y partager des notes de lecture ou de films. Toute initiative est donc bienvenue.
La boite mail fonctionne également bien, nos adhérents et sympathisants ont maintenant pris l’habitude de l’utiliser pour y déposer une information concernant une conférence, un colloque, une formation et également les offres de stage et d’emploi. Les retours là-aussi sont plus qu’encourageants.
Il n’y a pas eu de conférence à destination du grand public pour les raisons que je vais évoquer. Néanmoins nous pouvons dire : «Sauter une année c’est pour mieux rebondir l’année suivante ».
Rapport moral
Concernant la composition du Conseil d’Administration, plusieurs piliers du CPCI ont quitté l’association en 2015. Il s’agit de psychologues cliniciennes expérimentées et férues du travail groupal. C’est peu dire que leur absence s’est ressentie dans nos échanges par la suite et peut-être que leur départ ne fut pas suffisamment élaboré. Il a donc fallu que les nouveaux membres trouvent leur place puis fassent groupe. Le poste de trésorier puis trésorière a ainsi pu être repris en douceur.
Trois nouveaux membres ont par ailleurs rejoint le Conseil d’Administration cette année. Ce sont de jeunes psychologues, qui au fil des réunions du CA ont pu trouver leur place. Il nous a de plus semblé important de trouver des temps de rencontre autres que ceux des CA pour se voir, apprendre à se connaître, partager autre chose afin qu’une certaine dynamique voit le jour. Cela fut réalisé en juillet autour d’un verre échangé au Cabaret Frappé, verre renouvelé lors des Happy Hours.
Continuer à développer les liens entre nous me semble opportun à travers notamment l’existence du Conseil d’Administration élargi, dans lequel peuvent s’inscrire les nouveaux adhérents qui souhaitent s’impliquer dans la dynamique du CPCI, sans toutefois faire partie du Conseil d’Administration. L’une d’entre nous est ainsi passée d’invitée permanente en 2015 à membre du CA en 2016.
De même, en 2016, nous avons pu voir s’impliquer une nouvelle collègue. Sa participation à l’animation de l’atelier des étudiants, et son avis consultatif lors des CA nous ont également été fort utiles et étayants.
D’autres adhérents moins disponibles mais néanmoins intéressés par les activités du CPCI et ses raisons d’être ont apportés leurs avis et leurs encouragements, aidant ainsi à la dynamique de l’association.
Enfin, des membres actifs ces dernières années choisissent de moins s’impliquer. Continuer à faire partie du Conseil d’Administration élargi leur permet de rester présents, informés de nos activités. Nous continuons alors de bénéficier de leur réseau étendu, ce qui est toujours utile lors du montage des ateliers ou pour la préparation de la Journée Annuelle des Psychologues.
En écrivant ces quelques lignes, je me disais que nous vivions cette année l’expérience de la séparation, de l’individuation. Le CPCI serait-il en capacité de jouer seul en présence de sa mère ? Seul en ayant en tête ses parents, ses membres fondateurs et ses membres continuateurs.
Et il est facile d’enchaîner par la permanence de l’objet que portent symboliquement quelques membres du CPCI, ayant su laisser leur place de président, de trésorier, pour que de nouveaux visages du CPCI prennent place. Nous les en remercions.
Ce fut une année de transition durant laquelle nous avons traversé des moments de doute, d’agacement, d’abattement. L’atelier raté d’octobre 2016 en fut peut-être l’apogée, le moment de crise que nous avons dépassé peu à peu en retravaillant ensemble le pourquoi et le comment de nos ateliers. Comment continuer à mettre au travail notre pratique, en la partageant avec d’autres, avec ou sans powerpoint mais de préférence sans parce que cela vient signifier quelque chose dans la façon dont nous nous représentons la rencontre avec notre patient, le sujet en souffrance qui vient se confier à nous. Cela affine les valeurs qui agite le CPCI et donne un cadre de pensée suffisamment sécurisant pour tous et en particulier pour ceux qui prennent la responsabilité d’animer un atelier.
Cela vient questionner également notre position de psychologue clinicien. Il ne me semble pas que seuls les psychologues cliniciens soient dans une relation clinique à leurs patients et c’est bien dans ce sens que nous avons souhaité ouvrir les portes du CPCI aux autres approches de la relation d’aide, de la prise en compte de la souffrance psychique, approches qui viennent se compléter quand et seulement quand nous sommes en capacité de nous dire que nous écoutons des niveaux différents de la réalité, de la vie psychique de nos patients. Les thérapies peuvent être psychanalytiques, systémiques, développementales, corporelles, elles sont et demeurent des thérapies, qui vont convenir à un moment donné dans la vie d’un sujet.
Le dernier rapport moral, en 2015, évoquait une mutation, je parle de transition aujourd’hui. Il me semble que le CPCI achève la construction de sa nouvelle identité, de sa nouvelle peau et est prêt à aller se frotter à l’environnement extérieur.
Anne J. Présidente