Atelier sur les P.M.A. par Mme Janin-Duc

« Les PMA : le temps démultiplié de la conception »

par Madame JANIN-DUC

Nous avons été ravis d’avoir pu organiser, par visioconférence et dans la continuité de notre fil rouge sur la parentalité, cet atelier le 31 mars 2021. Nous avions convié et invité pour cette soirée Madame JANIN-DUC, psychologue clinicienne et psychanalyste, membre de l’A.L.I.

Une introduction sur la réglementation actuelle a été effectuée par notre collègue, Geneviève STALLA-MORICEAU. Quelques repères sur la loi bioéthique ont ainsi été donnés.

Madame JANIN-DUC nous a présenté son expérience de clinicienne auprès de couples rencontrant des difficultés dans la conception.

Elle évoque une rencontre à chaque fois singulière bien que les mêmes thématiques puissent apparaître dans les problématiques rencontrées : la dette de vie en est la principale.

Bien sûr, la question de la temporalité est également présente – le temps des générations, le temps de la femme, le temps du couple. Ainsi ce temps est démultiplié.

La dette de vie est inscrite dans l’histoire de chacun-e. Y sont liées honte & culpabilité.

Les sentiments d’injustice sont fréquents lors de ces rencontres.

Voilà, en résumé succinct, les points abordés lors de cette soirée. En écho à la présentation de Mme JANIN-DUC, nous avons pu, dans un second temps, discuter et échanger afin d’approfondir nos questionnements sur ce sujet.

Nous étions 36 personnes connectées ce soir-là : psychologues et étudiants en psychologie.

Un beau succès pour les ateliers du CPCI !

Le CPCI en 2017, par la Présidente

Rapport d’activité & Rapport moral

du CPCI pour l’année 2017

Présentés lors de l’Assemblée Générale du 24 janvier 2018,

à la Maison des Associations à Grenoble

Bilan de cette année 2017, deuxième année de la Présidence pour moi. Ce CPCI qui vient animer mes ambivalences, CPCI chéri donc par les satisfactions narcissiques individuelles et groupales qu’il provoque. Bébé choyé mais aussi quelquefois haï au sens psychanalytique du terme, de par la lourdeur, la charge mentale que cela représente, non seulement pour moi présidente mais également pour chacun/chacune des membres impliqués dans sa dynamique, administrateurs et membres du collège élargi. Bébé jalousé aussi peut-être par certains ! Bébé fragile peut-être également. Mais commençons donc par du concret.

Rapport d’activité

Le bilan des trois pôles d’activités du CPCI qui sont centrées sur :

    • les ateliers & la conférence annuelle, organisés par le CPCI
    • la Journée Annuelle des Psychologues organisée conjointement avec les psychologues du CHAI et le CPCI
    • la communication
  • et aussi une petite mise en bouche : les Happy Hours. 

Le 8 mars 2017, le CPCI organisait son premier atelier, le rendez-vous annuel avec les étudiants, animé par 5 membres du CPCI. 21 étudiants étaient présents, dont :

  • 15 étudiants de Master 1 (12 de l’université de Grenoble, 1 de Lyon 2 et 1 de Montpellier)

  • 5 étudiants en Master 2 (2 de Grenoble, 1 de Chambéry, 1 de Lyon 2 et 1 de Paris 8)

Cette soirée a été un temps d’échanges à partir de l’énoncé suivant : « Un étudiant, un maître de stage, une institution : attentes, rencontre et transmission » et d’interrogations des étudiants quant à : l’identité professionnelle, la question des stages (les difficultés pour en trouver et les difficultés avec les maîtres de stage), la sélection au cours des études, les orientations conceptuelles différentes qui sous-tendent l’organisation des études dans chaque université, le statut du psychologue dans le monde du travail, le marché du travail, la spécificité de la posture du psychologue. Une question témoigne de la particularité de notre métier des sciences humaines : « est ce qu’on se sent prêt après le diplôme ? ».

Nous avons pu éclaircir leur questionnement quant :

  • à la définition de clinicien « tourné/incliné vers le sujet », rappelant surtout notre posture spécifique de reconnaissance du sujet dans son individualité d’être et de liberté psychique (rappel du Code de Déontologie).

  • au temps FIR

  • au statut de Cadre et notre hiérarchie administrative et non pas médicale

  • à la nécessité d’outils et de ressources pour travailler/penser sur sa pratique tout au long de la carrière.

C’est un temps qui nous permet de maintenir, travailler, éprouver notre lien avec l’université de psychologie de Grenoble.

L’atelier du 12 avril 2017

Suite et fin de notre fil rouge de ces années 2016 & 2017 : le psychologue et le corps. Cet atelier fut centré sur les problématiques alimentaires.

Les membres du CA présents lors de cet atelier évoquent un atelier très fluide et participatif. Les intervenantes étaient à l’aise dans leur présentation et dans les réponses aux questions. Le retour fut positif de leur part.

Parmi les participants, nous ne comptions que 4 collègues psychologues diplômées, le reste des participants étaient des étudiants. C’est la première fois que nous ouvrions l’atelier aux étudiants sans la présence obligatoire du maître de stage. Cela nous questionne sur cette faible représentation des collègues diplômées.

Le sous-titre, qui amène le fil rouge : « La pratique du psychologue et … » semble important à indiquer sur les flyers, posant le cadre d’un échange sur nos pratiques à partir de nos cliniques, et non d’une soirée de type conférence théorique.

La conférence ouverte au public animée par René MARINEAU, le 11 mai 2017

Nous retenons le coté agréable du moment partagé et des talents d’orateur de Mr Marineau. Néanmoins, l’intervenant n’a pas à notre sens répondu à l’argumentaire qui annonçait une réflexion sur les « Défis & Perspectives du XXIème siècle« . La communication pour la préparation n’a certainement pas été suffisante aussi ; entre autres sur nos attentes qui seront à l’avenir à définir plus clairement ainsi que la rémunération de l’intervenant.

Remerciements à tout le comité de diffusion de l’information de la conférence. Nous avons accueilli une soixantaine de participants = participation moyenne, comparativement à d’autres conférences.

Les Happy Hours

Le CPCI a fait sa rentrée scolaire le 27 septembre 2017 avec les Happy Hours. Une vingtaine de collègues étaient présents, dont certains étaient nouvellement arrivés sur la région et cherchaient à tisser un réseau. Ce fut un moment convivial. Il aurait peut-être fallu faire une présentation du CPCI lors de la soirée. A poursuivre à mon sens afin de permettre un temps d’échanges informels entre collègues, entre nouveaux et installés. Cette soirée s’est prolongée par un temps au restaurant, offert par le CPCI, entre membres du CA, les anciens et les nouveaux, moment là-aussi convivial pour remercier les anciens administrateurs de leur investissement dans l’association et signifier ainsi la transmission.

L’atelier du 11 octobre 2017

Cet atelier ouvrait notre nouveau cycle sur la parentalité. Il fut centré sur le couple à partir de deux approches cliniques complémentaires : l’approche systémique et l’approche psychanalytique. La salle était comble, cette fois-ci avec une majorité de psychologues cliniciennes par rapport aux étudiantes (entre 25 & 30 participants). Réel succès pour cet atelier qui fut centré sur la pratique mais pas d’hommes psychologues dans la salle.

Journée Annuelle des Psychologues

Elle a eu lieu le 24 novembre 2017 à Grenoble. 88 psychologues étaient présents, 72 l’année dernière, du département de l’Isère mais pas uniquement, le Rhône, la Savoie, l’Ain étaient représentés. Sans surprise du côté de la participation, notre thème s’inscrivant dans la continuité de la JAP 2016. « Malaise dans la transmission, qu’est-ce que je fou(s) là ? » Au vu de la situation dans nos institutions, et dans notre société, cela se comprend aisément.

Nous avons apprécié la formule : matin avec trois intervenants + après-midi en table ronde. La table ronde, très représentative de la diversité de lieux de pratique des psychologues, en plus de la boîte à questions, ont vraiment rendu la discussion avec la salle, dynamique et animée. Le niveau intellectuel recherché a été atteint. Belle journée de par le thème choisi : la transmission. Nos trois intervenants du matin représentaient chacun une période de la vie professionnelle : la retraite, le plein âge de la carrière professionnelle et la recherche universitaire. Les retours furent également positifs quant à la convivialité qu’offre cette journée (temps d’échanges conséquents grâce à la pause-café et le repas).

Le Comité d’Organisation peut se féliciter du succès de cette journée.

Le CPCI, c’est également un réseau,

La communication fonctionne toujours aussi bien grâce aux échanges de mails via la boîte mail du CPCI et la mise à jour du site. Cela demande néanmoins un grand investissement en terme de temps. La gestion des adresses mails s’alourdit (280 contacts).

Rapport moral

Nous avons pu mener à bien les objectifs que nous nous étions fixés cette année, avec un degré de satisfaction évident une fois les activités portées à leur terme et l’année écoulée.

Cette fin d’année fut particulièrement révélatrice des dynamiques en jeu dans notre association. Autant l’année dernière, j’évoquais ici même le départ des anciens, départ vécu comme perte non encore suffisamment élaborée. Autant cette année, ce départ fut célébré, ritualisé, intégré psychiquement me semble-t-il. Les nouveaux venus peuvent prendre leur place tout comme les nouveaux projets.

J’en eus la perception également lors de la Journée Annuelle des Psychologues, dont le thème de la transmission était tout choisi pour / par le CPCI. Journée durant laquelle pour la première fois, je sentais face à l’urgence, face à la désespérance du monde, face au désarroi que nous rencontrons dans nos institutions, dans nos cabinets libéraux et en nous-mêmes un sentiment d’appartenance naître en moi, appartenance au groupe des psychologues, appartenance au groupe des psychologues de l’Isère et en appui sur les regroupements des collègues / collèges des départements de la région et au SNP. Nous avons résisté aux rouleaux compresseurs de l’abrasion des identités. La ressource et la créativité sont au rendez-vous chez les psychologues et dans notre institution bien aimée ; le CPCI ! Le doute fut et restera cependant présent longtemps. Mais n’en est-il pas de même dans tout type d’institution ?

Le CPCI c’est aussi une institution, un groupe animé par ses propres soubresauts, son dynamisme plus ou moins créateur selon l’implication de ses membres, selon la personnalité et la disponibilité de chacun, selon son histoire. Nous rejouons également dans cet espace groupal ce qui se déploie sur la scène sociétale : compression subjective du temps, individualisme, nouveaux modes relationnels. La notion d’engagement est au centre de notre dynamique associative tout comme l’est notre place, notre rôle de citoyen dans notre société et dans notre rapport au monde. Il y a nécessité à mon sens d’un investissement des administrateurs sur le long terme.

Mais que font les hommes ? Où sont les hommes ? Pour la première fois, il n’y a plus d’hommes dans le conseil d’administration. Prenons garde Mesdames à ne pas trop jouer notre carte maternelle, maternante, nous allons les faire fuir encore plus !

Je souhaite donc que les activités du CPCI se poursuivent, dans un mouvement d’ouverture, de diversité, que nous prenions garde à la rigidité dont certains groupements cliniques font preuve et que nous puissions travailler, questionner cette rigidité si elle devait être à l’œuvre ici.

Les différentes activités du CPCI sont reconduites pour cette année, leur élaboration est déjà bien avancée pour la plupart :

    • L’atelier des étudiants le 7 mars 2018 sous le même format
    • Le 2ème atelier sur la parentalité en avril 2018
    • La conférence sur les « mécanismes d’emprise »
  • Puis les Happy Hours et la JAP en dernière partie

Pour finir, un remerciement particulier à notre trésorière de ces dernières années, qui a décidé de prendre d’autres chemins.

Je tiens à remercier tous ceux et celles qui se sont impliqués cette année au CPCI. Seule je n’aurai rien pu faire, je n’en ai ni le désir ni les épaules.

La diversité, l’intergénérationnel est ce qui m’anime. Merci

Anne J.

Présidente

Ouverture de la Journée Annuelle des Psychologues, par Axelle M. & Anne J. – novembre 2017

Ouverture de la Journée Annuelle des Psychologues

Par Anne J., présidente du CPCI et

Axelle M., psychologue clinicienne au CHAI

Nous continuons aujourd’hui notre travail entrepris l’année dernière à la même date et dans le même lieu à propos de l’identité des psychologues, de leur capacité à travailler et à réfléchir ensemble.

Je choisis aujourd’hui un discours d’ouverture peu théorisé mais plutôt une création narrative de ma place et de mon positionnement. J’exerce le métier de psychologue clinicienne. Je suis psychologue dite institutionnelle dans une maison d’accueil spécialisée et également intervenante en analyse de la pratique. Parallèlement je suis engagée dans le diplôme universitaire d’analyse de la pratique de l’institut de psychologie à l’université de Lyon.

Comme vous le savez, je suis la Présidente du Collège des Psychologues Cliniciens de l’Isère depuis 2 ans. Il n’y a pas eu d’enjeux de rivalité lors de mon élection, il fallait quelqu’un à ce poste que personne ne voulait, j’y suis allée.

Je suis également, comme vous, citoyenne et j’ai le sentiment de subir des mutations sociétales et mondiales qui manquent de cohérence et de sens et qui viennent me solliciter du côté de l’opposition, de la révolte. Frédérique GROS, philosophe, parle de la « désespérance du monde à la mesure de notre impuissance1« . Il ajoute : « Pourquoi est-il si facile de se mettre d’accord sur la désespérance du monde et si difficile pourtant de lui désobéir ?« 

La transmission est donc le thème qui nous habite aujourd’hui. Il me semble que nous traversons une crise du récit, de la mise en mots, de la mise en débat. Ma réflexion s’appuie sur les écrits de Walter Benjamin, philosophe allemand de la première moitié du XXème siècle que j’ai découvert au travers des ouvrages de Roland GORI.

Souvent cette année, à ma place de Présidente du CPCI, entre autres, j’ai été envahie de sentiments négatifs, dépressifs et quelquefois violents, sentiments de colère, de désespoir, d’inertie, pestant contre l’énergie qu’il nous fallait trouver pour mener à bien les actions, les objectifs du CPCI, objectifs qui sont à mon avis à la fois humbles et suffisants pour créer la dynamique nécessaire à la créativité et à l’existence de ce groupe « laïque » de psychologues, c’est-à-dire non rattachés à une institution particulière. Ses fondateurs ont aujourd’hui quitté l’association et la plupart sont partis à la retraite, nous avons du mal à prendre le relais. La notion d’engagement vient ici prendre tout son sens … il fut un temps semble-t-il révolu, où lorsqu’on prenait date pour une rencontre, on y était présent et non pas débordé par l’accélération d’un temps subjectif. Le paroxysme de ce malaise fut ce printemps où je me surpris à penser : « y’a plus qu’à se payer en douce un voyage avec l’argent dont on dispose sur le compte du CPCI … et stopper cette aventure« . Car paradoxalité de la situation : la santé financière du CPCI est bonne et nous permet d’organiser ce type de journée sans avoir la préoccupation des entrées d’argent. Comme quoi, finalement, l’argent n’est peut-être pas le nerf de la guerre …

Les encouragements et les remerciements concernant la communication du CPCI via sa boite de messagerie sont nombreux, néanmoins, je souhaiterais que le CPCI ne devienne pas un réseau social à l’image de « facebook » ou « twitter », qu’il ne soit pas que cela, qu’il ne soit pas surtout cela.

Alors il me restait à partager ces préoccupations avec les membres du Comité d’organisation de cette journée et sentir alors la nécessité impérieuse de sortir de notre pessimisme en allant voir ailleurs si l’herbe est plus verte … Lyon vécu par nous grenoblois comme un des bastions de la psychanalyse et porteur d’une pensée clinique vivante et vivifiante, le petit village gaulois, quoi. Je remercie donc Sarah GOMEZ d’être avec nous.

Je me pose la question de notre groupe, ici et maintenant. Sommes-nous en capacité de défendre nos droits, nos contrats de travail, notre temps FIR, notre travail de psychologue particulièrement attaqué dans le registre qui est le sien, c’est-à-dire la pensée. Les psychologues peuvent ainsi être instrumentalisés quand la précarisation de nos postes ne nous permet pas toujours de nous positionner face à nos directions. Mathilde DESCHAMPS nous parlera tout à l’heure de l’institution.

Penser et agir maintenant.

Aller plus loin aujourd’hui et faire peut-être ensemble. Pour ceux qui étaient présents l’année dernière à cette journée, souvenez-vous de l’intervention de Ludovic GADEAU. 500 nouveaux diplômés en psychologie qui sortent des bancs des facultés Rhône-alpines. Au niveau national, c’est 4967 diplômes de psychologie délivrés en 2016 toutes options confondues. Les institutions vont-elles offrir le nombre de postes correspondants ? Non. Et nous psychologues isérois et Rhône-alpins que faisons-nous par rapport à cette situation ? Comment pouvons-nous nous positionner ? Vous comprenez donc la raison de la présence de Jacques BORGY à nos côtés aujourd’hui.

Pour finir cette introduction et lancer la journée, j’ai appris l’existence d’un blog de psychologues qui s’intitule : « un jour, les psys domineront le monde mais pas demain faut rendre un rapport« . Voilà de quoi nourrir notre réflexion.

Et avant de passer le bâton de relais à Axelle Mars, j’ajoute un dernier point concernant « la pensée et l’action » : ce discours d’ouverture ne se veut pas trop militant, néanmoins, vous savez qu’une association comme le CPCI, même si cette dernière se porte bien financièrement, vit uniquement grâce aux adhésions. Nous avons donc prévu un stand « adhésions ».

Anne J., présidente du CPCI

Nous avons donc choisi de titrer cette journée qui nous réunit : Malaise dans la transmission : Je vous épargnerai les différentes étymologies dont nous sommes férus, nous les psychologues, tellement soucieux ou faudrait-il dire curieux des origines, pour en garder le vocable « mission ».

Mission : Celle qui m’est dévolue ce jour serait-elle d’usurper une place, naguère tenue par le secrétaire du Collège des Psychologues du CHAI, auparavant appelé C.H.S ?

Ce dernier d’ailleurs, qui d’un revers de signifiant a perdu son « S », ce « S », qui pourtant lui conférait sa spécificité, c’est-à-dire de pouvoir recevoir des personnes ayant des troubles psychiques quels qu’ils soient. A l’instar des pavillons qui ont perdu leurs noms de médecins psychiatres pour ceux plus fleuris de Berlioz, Matisse…

Alors, malaise dans la transmission : Nous sommes là au cœur du sujet.

Savez-vous qu’à l’origine du Collège des Psychologues actuel était le C.L.I.P.P, Comité de Liaison et d’Information des Psychologues Praticiens. Il s’agissait d’une association fédérant des psychologues de divers horizons, du CHSP, eh oui, P pour Psychiatrie, de Saint-Egrève, de Bassens, de l’AFIPAIEM, LE Perron, l’OVE…

Le premier document que j’ai tenu dans les mains date de décembre 1977 et a pour titre « revendication salariale : note aux psychologues ». Il s’agit d’un document rédigé par les syndicats CGT, CFDT et SNP aux psychologues :

« Chacun d’entre nous est conscient de la sous-rémunération qui frappe notre profession. Actuellement, il n’est pas tenu compte :

  • De notre niveau d’études ni de notre qualification

  • De la réalité de notre travail ni de nos responsabilités.

  • Notre revendication salariale s’inscrit normalement dans le contexte social général actuel. Tous travailleurs de notre pays se battent contre l’érosion de leur pouvoir d’achat et pour obtenir des salaires décents, et les Psychologues ne sont pas différents des autres salariés. »

Le CR de l’AG du 20 Avril 1978 traite du problème du numerus clausus au DESS de Psychopathologie et pose ainsi la question :

« Faut-il former des psychologues en fonction des débouchés dans le monde du travail ?

Ou faut-il former des individus compétents, capables de s’intégrer eux-mêmes dans la vie professionnelle ?

Plutôt que de créer de nouvelles spécialisations en 5ème année ne pourrait-on pas intégrer dans les études de Psychologie des formations qui sont nécessaires à tout praticien (formations de groupe, analyse institutionnelle, connaissances des réalités professionnelles…) ? »

Tout cela n’est pas sans évoquer l’intervention de Ludovic Gadeau de l’an dernier.

En 1979, la première journée régionale des psychologues pensée comme un débat public, regroupe une soixantaine de psychologues sur les 170 conviés….y croirez-vous, la journée s’articulait autour d’une table ronde d’une dizaine de psychologues, et d’un débat suite à cette table ronde, concernant les différents aspects du travail du psychologue (champ statutaire, etc). L’année suivante la journée intitulée « seuils et normes dans la fonction du psychologue » se proposait de réfléchir au problème des psychologues sans travail : « quelle solidarité à ce sujet ? », et à celui de la pratique des psychologues face au pouvoir institutionnel…Puis deux années ouvertes de travail visant à participer à l’élaboration du projet de loi sur la protection du titre de psychologue établie en 1985, sur le statut du psychologue, ainsi que sur la constitution du DESS. Enfin, le code de déontologie qui sera fondé en 1996 est l’objet de presque chaque réunion mensuelle. En 1991 le CLIPP devient le collège des psychologues du CHS de Saint Egreve. En 2004, des membres du collège associés à des psychologues d’autres institutions ressentent le besoin de créer une association hors les murs  : Le CPCI est né.

Mission, car dans la journée qui nous réunit aujourd’hui, et celles qui ont précédé, pour les membres qui l’ont construite au fil de nos réunions, cette valence-là prend tout son sens. D’année en année, continuer à faire vivre cette journée relève de la mission, alors qu’elle constitue véritablement l’unique temps autour d’un objet commun : nous retrouver. De la même manière, continuer à faire vivre le collège des psychologues, et aussi, le CPCI, comme vous le disait Anne Jambrésic, peut parfois relever de la gageure.

L’engagement collectif des psychologues est en berne, au sein d’une époque où le sujet peine à trouver un lieu, un refuge, où il puisse traiter de ses angoisses liées à sa condition d’être humain.

Enfin, Sommes-nous encore en mesure dans nos mondes contemporains d’assurer les missions qui nous incombent, au sein de l’Hôpital, les missions de service public ? Mais aussi plus largement, les psychologues peuvent ils se sentir encore suffisamment tranquilles pour assurer leurs missions dans l’institution dans laquelle ils travaillent ? Et si oui, pour combien de temps encore ?

Aujourd’hui, dans le tourbillon des contraintes et des multiples niveaux d’indifférenciation, nous sommes appelés, me semble-t-il, à soutenir la dignité à laquelle les patients ont droit, à prendre le pouls des équipes violentées par ces langues étrangères du « tout rentable et tout contrôlable » et les accompagner ; à proposer des lectures de ce démantèlement organisé de l’histoire ; à être, comme le disait Serge Manin « force de proposition », pour lutter contre l’effondrement. Acceptons nous d’assurer, « fils et filles de » une continuité d’existence à la génération que constitueront les psychologues de demain ?

Cela suppose inévitablement d’assumer être dans un certain dévoiement à l’intérieur de notre institution qui rame en sens inverse.

Nous traversons un moment dépressif qui perdure. Surmonter la position dépressive, c’est pouvoir reconnaître, et supporter, que les bons peuvent être méchants mais que les méchants, aussi, peuvent être gentils…

A l’hôpital, les formations, celles que nous avons reçues aussi bien que celles que nous pouvons proposer, mais également, quelque chose de l’ordre de la famille, font partie à mon sens du bon.

La famille élargie, pour ma part, de mes collègues psychologues, psychomotriciens, assistantes sociales, infirmiers, éducateurs, orthophonistes, enfin, quand il en existait encore, et de certains médecins avec lesquels l’idée de collaboration conserve tout son sens. Dans ce qui nous relie, une forme de ténacité et la conviction que nous ne pouvons pas être ailleurs que là où nous nous efforçons de rester arrimés, au chevet de nos patients. L’hôpital est le lieu de l’Hospitalité.

Tout cela suppose de pouvoir supporter l’incertitude et le désarroi qui ne sont pas de vains mots nous concernant. C’est plus facile à plusieurs.

Certes, c’est peut-être de l’illusion groupale, mais n’avons-nous pas besoin de cette illusion d’omnipotence pour survivre ?… à l’image de l’enfant qui en jouant, avec toute la force de ses pulsions, surmonte sa douleur et sa peine inhérentes au fait même de vivre. Et ainsi, je finirai par cette phrase de Piera Aulagnier dans la Violence de l’Interprétation qui résonne avec notre journée : « Vivre c’est expérimenter de manière continue ce qui résulte d’une situation de rencontre ».

Axelle M., psychologue clinicienne au CHAI

Vendredi 24 novembre 2017 – Grenoble

1 Frédérique GROS, « Désobéir » ed. Albin Michel, 2017

Le CPCI en 2016, par la Présidente

Rapport d’activité & Rapport moral

du CPCI pour l’année 2016

Présentés lors de l’Assemblée Générale du 8 février 2017,

à la Maison des Associations à Grenoble

L’année 2016 a été une année de transition pour le CPCI, transition due à mon sens à la nouvelle composition du Conseil d’Administration, une nouvelle dynamique de groupe a donc été mise en œuvre. Parallèlement, et en lien avec cette nouvelle dynamique à trouver et créer, le nombre des activités du CPCI a été moindre cette année. Nous allons donc revenir sur ces différents points plus en détail.

Pour rappel, le Collège des Psychologues Cliniciens de l’Isère se donne pour objets : informer le public et les professionnels de la démarche de soin du psychologue, de ses moyens et de ses méthodes regrouper les psychologues en vue d’échanges et de réflexions sur les pratiques développer les activités et la formation des psychologues, favoriser tous les travaux de recherche relatifs à la psychologie clinique défendre la profession et ses principes éthiques 

Rapport d’activité

Le CPCI propose habituellement 4 ateliers de réflexion et d’échanges durant l’année. Cette année, deux ateliers ont eu lieu :

Le premier, le 23 mars 2016, présentait la relaxation psychanalytique, selon la méthode BERGES. Les exposés furent riches. Nous pouvions mettre en parallèle voire en concurrence deux pratiques différentes de la relaxation psychanalytique. Les retours des participants ont été très positifs.

Le second atelier a eu lieu le 27 avril et était plus particulièrement destiné aux étudiants en psychologie. Il fut animé par quatre membres du CPCI de divers horizons et expériences, autour de la relation entre maître de stage et psychologue-stagiaire. La parole a pu circuler librement et spontanément alors que des craintes avaient été exprimées quant au contenu de cet atelier lors de sa préparation en Conseil d’Administration. Que nos  «joyeux animateurs » en soient remerciés.

La rentrée de septembre a vu la reprise des Happy Hours du CPCI pour sa deuxième tournée. Une trentaine de collègues s’est réunie autour d’un verre et d’amuse-gueules dans un bar associatif de Grenoble. Le but de cette rencontre est de favoriser les échanges entre collègues de façon informelle et conviviale.

Puis en novembre, notre Journée Annuelle des Psychologues a été à mon sens un réel succès. Nous étions environ 70 participants. Le thème de cette année  «travailler ensemble nous tue, nous séparer est mortel » développait l’idée de la nécessité de travailler entre collègues, comment, dans quelles instances et à quelles conditions. Mais quid de la rivalité ? L’introduction par Ludovic Gadeau, psychologue, docteur en psychologie et professeur à la fac de Grenoble nous a permis dès les premières heures de la journée de nous fédérer autour des problématiques spécifiques des psychologues, à savoir, le manque de postes alors que le nombre de diplômés est trop important, et l’incapacité ou la difficulté certaine des psychologues à se rassembler pour œuvrer dans le concret à l’exercice de leur métier. Qu’allons-nous faire de ces réflexions, de cette dynamique groupale que nous avons pu ressentir lors de la Journée ? La présence de nos joyeux clowns,  «les Noodles » fut un moment de rires partagés … et une façon de prendre de la distance par rapport à notre métier, aux termes que nous employons qui peuvent sembler quelquefois des gargarismes intellectuels pour qui n’est pas de notre clan. Les retours de la Journée ont été également positifs.

Mais le CPCI, c’est également un réseau, une façon de faire du lien entre collègues via le site Internet et la boite mail.

Nos remerciements s’adressent aux relookeurs de notre site web. Une nouvelle dynamique est insufflée en souhaitant intégrer sur le site les actes de la Journée Annuelle. Pour ma part, j’aimerais que l’on puisse y partager des notes de lecture ou de films. Toute initiative est donc bienvenue.

La boite mail fonctionne également bien, nos adhérents et sympathisants ont maintenant pris l’habitude de l’utiliser pour y déposer une information concernant une conférence, un colloque, une formation et également les offres de stage et d’emploi. Les retours là-aussi sont plus qu’encourageants.

Il n’y a pas eu de conférence à destination du grand public pour les raisons que je vais évoquer. Néanmoins nous pouvons dire :  «Sauter une année c’est pour mieux rebondir l’année suivante ».

Rapport moral

Concernant la composition du Conseil d’Administration, plusieurs piliers du CPCI ont quitté l’association en 2015. Il s’agit de psychologues cliniciennes expérimentées et férues du travail groupal. C’est peu dire que leur absence s’est ressentie dans nos échanges par la suite et peut-être que leur départ ne fut pas suffisamment élaboré. Il a donc fallu que les nouveaux membres trouvent leur place puis fassent groupe. Le poste de trésorier puis trésorière a ainsi pu être repris en douceur.

Trois nouveaux membres ont par ailleurs rejoint le Conseil d’Administration cette année. Ce sont de jeunes psychologues, qui au fil des réunions du CA ont pu trouver leur place. Il nous a de plus semblé important de trouver des temps de rencontre autres que ceux des CA pour se voir, apprendre à se connaître, partager autre chose afin qu’une certaine dynamique voit le jour. Cela fut réalisé en juillet autour d’un verre échangé au Cabaret Frappé, verre renouvelé lors des Happy Hours.

Continuer à développer les liens entre nous me semble opportun à travers notamment l’existence du Conseil d’Administration élargi, dans lequel peuvent s’inscrire les nouveaux adhérents qui souhaitent s’impliquer dans la dynamique du CPCI, sans toutefois faire partie du Conseil d’Administration. L’une d’entre nous est ainsi passée d’invitée permanente en 2015 à membre du CA en 2016.

De même, en 2016, nous avons pu voir s’impliquer une nouvelle collègue. Sa participation à l’animation de l’atelier des étudiants, et son avis consultatif lors des CA nous ont également été fort utiles et étayants.

D’autres adhérents moins disponibles mais néanmoins intéressés par les activités du CPCI et ses raisons d’être ont apportés leurs avis et leurs encouragements, aidant ainsi à la dynamique de l’association.

Enfin, des membres actifs ces dernières années choisissent de moins s’impliquer. Continuer à faire partie du Conseil d’Administration élargi leur permet de rester présents, informés de nos activités. Nous continuons alors de bénéficier de leur réseau étendu, ce qui est toujours utile lors du montage des ateliers ou pour la préparation de la Journée Annuelle des Psychologues.

En écrivant ces quelques lignes, je me disais que nous vivions cette année l’expérience de la séparation, de l’individuation. Le CPCI serait-il en capacité de jouer seul en présence de sa mère ? Seul en ayant en tête ses parents, ses membres fondateurs et ses membres continuateurs.

Et il est facile d’enchaîner par la permanence de l’objet que portent symboliquement quelques membres du CPCI, ayant su laisser leur place de président, de trésorier, pour que de nouveaux visages du CPCI prennent place. Nous les en remercions.

Ce fut une année de transition durant laquelle nous avons traversé des moments de doute, d’agacement, d’abattement. L’atelier raté d’octobre 2016 en fut peut-être l’apogée, le moment de crise que nous avons dépassé peu à peu en retravaillant ensemble le pourquoi et le comment de nos ateliers. Comment continuer à mettre au travail notre pratique, en la partageant avec d’autres, avec ou sans powerpoint mais de préférence sans parce que cela vient signifier quelque chose dans la façon dont nous nous représentons la rencontre avec notre patient, le sujet en souffrance qui vient se confier à nous. Cela affine les valeurs qui agite le CPCI et donne un cadre de pensée suffisamment sécurisant pour tous et en particulier pour ceux qui prennent la responsabilité d’animer un atelier.

Cela vient questionner également notre position de psychologue clinicien. Il ne me semble pas que seuls les psychologues cliniciens soient dans une relation clinique à leurs patients et c’est bien dans ce sens que nous avons souhaité ouvrir les portes du CPCI aux autres approches de la relation d’aide, de la prise en compte de la souffrance psychique, approches qui viennent se compléter quand et seulement quand nous sommes en capacité de nous dire que nous écoutons des niveaux différents de la réalité, de la vie psychique de nos patients. Les thérapies peuvent être psychanalytiques, systémiques, développementales, corporelles, elles sont et demeurent des thérapies, qui vont convenir à un moment donné dans la vie d’un sujet.

Le dernier rapport moral, en 2015, évoquait une mutation, je parle de transition aujourd’hui. Il me semble que le CPCI achève la construction de sa nouvelle identité, de sa nouvelle peau et est prêt à aller se frotter à l’environnement extérieur.

Anne J. Présidente

Atelier étudiant, mars 2017

Le 8 mars 2017 à 20h, le CPCI organisait son rendez-vous annuel avec les étudiants, sur le Campus en salle de l’Espace EVE.

Du côté du CPCI : 5 membres ont animé cet atelier.

Du coté des étudiants venus nombreux (21 au total), il y avait :

  • 15 étudiants de Master 1 (dont 12 de l’UPMF Grenoble, 1 de Lyon 2 et 1 de Montpellier)

  • 5 étudiants en Master 2 (2 de Grenoble, 1 Chambéry, 1 Lyon 2 et 1 Paris 8)

14 d’entre eux étaient en cours de stage.

Nous avions aussi un jeune ingénieur, ami d’étudiants en Master de Psychologie, qui était alors engagé dans le déroulement de la Semaine du Cerveau, et de ce fait intéressé par cette rencontre. Cet atelier est destiné aux étudiants en Psychologie, mais nous l’avons invité à rester.

Nous avons commencé par introduire sur les activités de notre association et sur l’histoire de cet atelier.

Nous avons ensuite engagé nos échanges librement à partir de l’énoncé :

« Un étudiant, un maître de stage, une institution : attentes, rencontre et transmission »

Durant deux heures les échanges ont été riches et fluides au plus près des interrogations des étudiants quant à :

– l’identité professionnelle,

– la question des stages (les difficultés pour en trouver et les difficultés avec les maitres de stage),

– la sélection au cours des études,

– les différentes orientations conceptuelles qui sous-tendent l’organisation des études dans chaque université,

– le statut du psychologue dans le monde du travail,

– le marché du travail,

– la spécificité de la posture du psychologue.

Nous retenons une question qui témoigne de la particularité de notre métier des sciences humaines, en perpétuel remise en question, en perpétuel « apprentissage » :

« Est-ce qu’on se sent prêt après le diplôme ? »

Nous avons pu, semble-t-il, éclaircir leur questionnement quant :

  • à la définition de clinicien « tourné/incliné vers le sujet », rappelant surtout notre posture spécifique de reconnaissance du sujet dans son individualité d’être et de liberté psychique. (rappel du Code de déontologie)

  • au temps FIR

  • au statut de Cadre et notre hiérarchie administrative et non pas médicale

  • à la nécessité d’outils et de ressources pour travailler/penser sur sa pratique tout au long de la carrière.

Conférence de 2015 : Pourquoi tant de haine aujourd’hui ? avec Albert Ciccone

conférence organisée le 5 mai 2015 par le CPCI :

 

Pourquoi tant de haine aujourd’hui ?

avec Albert Ciccone

Psychologue, Psychanalyste, Professeur de Psychopathologie et Psychologie Clinique à l’Université Lyon II.

La société d’aujourd’hui semble avoir de plus en plus de mal à contenir les mouvements de haine. Cette conférence interrogera les sources, enjeux et effets de la haine du point de vue de la psychologie, qu’ils se manifestent dans le lien familial, social ou aussi de soin. Nous ne pouvons nier la haine dans les relations ordinaires mais quel type de lien participe-t-elle à nouer et quel rapport entretient-elle avec l’agressivité, la destructivité ou l’amour ?

Les Journées Annuelles des Psychologues, de 2007 à 2015

     Depuis 2007, le Collège des Psychologues Cliniciens de l’Isère, en association avec le Collège des Psychologues du Centre Hospitalier Alpes Isère, organisent la journée annuelle des psychologues, chaque 3ème vendredi de novembre.

Cette journée, s’organisant autour d’interventions en salle plénière, puis d’échanges en groupes restreints, permet d’aborder des thèmes transversaux dans un cadre de réflexion, de partage d’expériences.

2015 – Démarche de soin, demande d’expertise : quelles possibles complémentarités ? (argument ci-dessous)

2014 – La crise, une désorganisation féconde ?

2013 – Quelle place pour le travail psychique dans les équipes et les institutions ?

2012 – La polyphonie des approches cliniques peut-elle avoir un sens ?

2011 – Incidences des mutations sociétales sur les pratiques des psychologues

2010 – Les soins sous contraintes

2009 – Neurosciences et vie psychique

2008 – Quelles conceptions cliniques ?

2007 – Évolution de la place des psychologues au sein des institutions

C’était en 2015 :

Démarche de soin, demande d’expertise : Quelles possibles complémentarités ?

     Évaluations systématiques, bilans standardisés, expertises spécialisées centrées sur une pathologie, s’inscrivent de plus en plus dans nos pratiques. Des terminologies nouvelles : troubles bipolaires, troubles envahissants du développement ou troubles du spectre autistique s’imposent : sont-elles un éclairage novateur ? De quelles significations sont-elles porteuses ? Ces classifications issues du DSM peuvent entraîner une conception réductionniste des pathologies dont souffrent les patients que l’on rencontre. Que disent-elles alors de la signification du symptôme, de la singularité de l’individu ?

     Si le diagnostic rassemble, identifie un ensemble de ressentis, de troubles et donne un contour aux difficultés rencontrées, il convient néanmoins d’en interroger l’usage. Ce diagnostic est aujourd’hui plus fréquemment demandé par les patients et leur entourage. Peut-il être quelquefois vécu comme une sanction ? Vient-il clore un questionnement ou confronter à l’angoisse ? Pourrait-il aussi constituer le vecteur d’une réflexion, d’une nouvelle compréhension ? Le temps de la clinique est-il préservé de cette logique évaluative ?

     Dans cette démarche d’expertise, dans ce processus d’évaluation, il nous revient peut-être à nous psychologues de faire du(des) diagnostic(s) un support pour le soin et non une fin en soi. Nous interrogerons donc lors de cette journée, les conditions d’une mise en cohérence de l’expertise et de la dynamique de soins psychiques. Et plus encore, plutôt qu’y répondre du côté de normes pré-établies, l’évaluation peut conduire à des questions qui servent une pratique clinique mouvante et dynamique.

Le CPCI en 2015, par Thibaud Courvoisier

L’assemblée générale de janvier 2016 a permis de faire le bilan de l’année 2015 en rendant compte de son activité, mais aussi en retraçant les personnes ayant fait vivre le collège.

 

ATELIER

Nous proposons donc des ateliers. Il s’agit d’un temps de témoignage, de réflexions, d’échanges sur nos pratiques et non pas d’échanges de savoirs théoriques : l’idée n’est pas tant d’offrir des réponses, et de dire ce qu’il faut faire, que de réfléchir ensemble sur ce que l’on fait, et partager nos interrogations, nos impasses ou nos difficultés, mais aussi nos réjouissances et nos plaisirs ; finalement créer des espaces d’échange clinique et de réflexions partagées.

Ceci est particulièrement important car il nous semble que les psychologues de la région ont suffisamment de lieux dans lesquels poursuivre leur formation continue (soirée de travail, conférence, etc) quand  ils manquent d’avantage de lieux pour se rencontrer, et pour se rencontrer dans un cadre chaleureux.

  • 18 mars 2015 : « la réhabilitation psycho-sociale : la place du sujet et la place du psychologue »
  • 20 mai 2015 : « coaching, interventions à domicile : air du temps – outil novateurs ? »
  • 4 novembre 2015 : les dispositifs de soins auprès des sportifs, de la relation du sportif à son corps, … avec deux de nos collègues sur leurs pratiques auprès de sportifs et de patients douloureux chroniques. 

 

CONFERENCE

Autre activité, une conférence annuelle, à destination du grand public : nos conférences  visent à donner une meilleure visibilité de notre profession et de ses principes éthiques au public et aux partenaires du champ médico social.

5 mai 2015 : « Pourquoi tant de haine aujourd’hui ? » avec Albert Ciccone

 

COLLABORATION AVEC L’UNIVERSITE

Le CPCI n’a pas été représenté cette année dans le groupe  « praticiens- enseignants », mais l’engagement est pris pour cette nouvelle année, et le CPCI participe de loin en relayant par exemple les appels à candidature pour le forum des métiers : notre association s’est donnée les outils nécessaires  (liste de contacts, site) pour tenir au courant et mobiliser des collègues parfois éloignés de l’information.

 

HAPPY HOURS

 

JOURNEE DES PSYCHOLOGUES

En 2015, la thématique a été

« Démarche de soin, demande d’expertise, quelles complémentarités »

 

 

Je vais parler de la manière dont j’ai ressenti les quelques mutations qui se jouèrent au sein du CPCI durant les 3 années de mon exercice.

Sans doute le terme de mutation est-il un peu fort, peut-être d’ailleurs changeons nous seulement alors qu’il nous faudrait muter. Une mutation est selon le Larousse, dans son acception générale : un changement radical, une conversion, une évolution profonde.

Dans le registre plus spécifique de la génétique, la mutation désigne une apparition brusque, dans tout ou partie des cellules d’un être vivant, d’un changement dans la structure de certains gènes, transmis aux générations suivantes si les gamètes sont affectées.

Je partirai de cette définition qui met davantage l’accent sur ce qui constitue la radicalité du changement, quelque chose qui touche à la structure même de l’objet qui mute, et quelque chose qui à voir avec la question de la transmission.

Cette question de la transmission sans doute est-elle fondamentale, parce qu’elle l’est toujours dès qu’on parle de psychisme et finalement une association c’est bien une association de psychisme, mais aussi, et surtout parce que toute institution est portée par l’esprit de ceux qui la portèrent avant.

Sans aller jusqu’à l’essai d’excavation des mythes fondateur du CPCI, je nous invite tous à faire le constat d’un certain changement dans le mode de gouvernance du CPCI durant ces trois dernières années

En effet, Michèle Mauris, représentait une figure importante du CPCI, par ses idées, par son énergie et sa capacité à donner beaucoup quand ça lui semblait nécessaire. Elle réalisait beaucoup des tâches qui incombaient à chacun, et j’ai pu souvent par une boutade qui l’agaçait fortement, interroger son dévouement… Aussi peut catho qu’elle était (et qu’elle doit toujours être je doute de la convention récente) l’idée qu’elle se sacrifiait ne lui plaisait guère. Pour lui faire justice je dirais simplement qu’elle avait une grande énergie, et que celle-ci partie, il a bien fallu la remplacer.

J’ai en effet annoncé en prenant la présidence que je ne pourrais m’inscrire dans la même lignée, parce que ça n’est pas mon caractère, parce que je n’ai sans doute pas la même énergie…

Alors le changement a commencé, et on a pu observer au sein de notre association une nouvelle répartition des tâches. Mon premier rapport d’activité contenait un terme qui a pu faire rire, celui de « forces vives ».  Une fois Michèle partie, est apparu ce que son investissement nous masquait : une notoire charge de travail qu’il fallait bien se répartir, se répartir pour partager l’effort et continuer, mais se repartir pour re-partir vers de nouveaux horizons. On ne peut penser la motivation et la capacité à se contraindre sans un certain désir qui le porterait…

Sans doute sommes-nous tous un peu fatigués, mais j’y vois plus une marque d’acuité qu’une dépressivité larvée. Je crois que chacun prend la mesure des investissements et que chacun se positionne sincèrement dans sa capacité à les tenir. Les quelques démissions du jour en sont la preuve.

Et le changement s’est poursuivi, Anne a été l’artisan de notre nouvelle communication, car oui on s’est donné aussi le droit de « marketer » le CPCI, ou à tout le moins, de réfléchir à nos outils de communication, et de faire le constat que l’on renvoyait peut être une image qui n’était plus celle que nous souhaitions. Alors le changement s’est poursuivi, est nous sommes devenu un peu moins austères (quoi qu’on ne l’était pas non plus excessivement), et on a pris l’apéro ! De nouvelles personnes nous ont rejoints, Noëlle, qui prend maintenant la succession de Jean-Luc, un poste de trésorerie, qu’on ne peut, je doute, prendre par plaisir, mais par souci de maintenir l’existant. Car si chacun prend un bout d’une tache pas très enviable, la tâche en devient finalement moins dur. Question de répartition d’effort…. de solidarité peut être ?

Changement également dans le souci de s’ouvrir à d’autres approches, de ne pas rester dans un unique référentiel psycho-dynamique, mais rencontrer d’autres formes de pensée, qui, si elles déroutent, et nous bousculent parfois, ont le mérite de nous éviter de rentrer dans un ronflant même et identique.

Si j’avais un désir pour le CPCI, ça serait celui-là : qu’il continue d’être cet espace ou des professionnelles peuvent se rencontrer, quand bien même ils ne partagent pas toujours les mêmes vues, pour échanger, et mieux se comprendre, et d’arrêter de faire à l’autre une gueule que l’on n’aimerait pas que l’on nous fasse !

Je ne sais plus qui a dit un jour que la réputation est la somme des malentendus cumulés sur une personne, mais je crois que c’est éminemment juste, et pas que pour les personnes, mais aussi pour les associations, les approches thérapeutiques, etc…

En ces temps qu’on peut trouver troubles, ou sans doute la figure de l’autre étranger et pourvoyeuses de multiples fantasmes, ou est fort présente la tentation de nous replier plus encore sur nous-même, s’assurant du même coup de ne rien rencontrer qui puisse nous bousculer, en ces temps donc, peut être est-il fondamental de marcher en crabe et de faire des pas de coté !

Il me semble que le CPCI a tout à fait sa place et figure minimalement cet espace d’échange ! Et que cette belle association manquerait très largement au paysage psychologique Grenoblois !

Seulement, et à l’image de bien des états de faits actuels, on ne survivra qu’à muter ! C’est à dire a changer radicalement dans notre structure, et dans quelque chose quoi soit transmit !

Et si beaucoup de gens se sentent mal dans leur peau, parce que ce n’est pas la leur, c’est que la encore il faut muter, pour que le CPCI trouve sa forme, celle dans laquelle un grand nombre pourra se sentir bien.

Thibaud Courvoisier, Président,

le 27 janvier 2016